Sonder, c’est bien, mais utiliser les enseignements précieux que l’on peut en tirer, c’est encore mieux. Mais pour ça, il faut prendre le temps d’apprendre, en analysant les données collectées, en les croisant, en les segmentant. Une pile de données oubliée dans le coin d’un serveur ne vous sera pas d’une grande aide pour la suite, ce qui serait dommage après y avoir mis autant d’énergie et d’argent.

Leur réelle utilité apparaît lorsque les organisations transforment ces informations en actions concrètes, adaptées aux besoins réels de leurs publics. Et ultimement, cette culture de l’écoute et de l’ajustement favorise non seulement une meilleure allocation des ressources, mais aussi une légitimité accrue auprès des partenaires et des bailleurs de fonds.

Les sondages constituent sans aucun doute un levier stratégique puissant pour les OBNL en quête d’efficacité et d’innovation. Ils permettent aux organisations de transformer leurs interrogations en vecteurs de progrès et d’impact social. Car oui, les sondages naissent d’abord et avant tout de la curiosité de comprendre ce que l’on ne sait pas.

Un sondage réussi commence bien avant sa diffusion, la collecte ou l’analyse. Il faut bien le concevoir — et comme le veut l’adage, «ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément».

Voici les 4 étapes essentielles pour construire des sondages efficaces!

1. Définir un objectif précis — et utile

Avant de prendre la plume, réfléchissez à: «Quelles informations essentielles voulons-nous récolter?» Une vision claire de vos objectifs oriente le contenu du questionnaire et permet de rester focalisé sur l’essentiel: des données utiles et utilisables.

Que vous souhaitiez mesurer la satisfaction, identifier des besoins inexplorés ou anticiper des comportements, un objectif bien défini sera le fil conducteur de votre démarche. Ne le perdez jamais de vue.

2. Rédiger des questions claires, sans ambiguïtés

L’art de la formulation est au cœur du succès d’un sondage. Pour inciter à la participation et obtenir des réponses authentiques, il est crucial de:

• Utiliser un langage simple et accessible, sans jargon inutile. Ce n’est pas un concours de littérature: allez droit au but.
• Mélanger questions fermées et ouvertes pour bénéficier d’une analyse quantitative robuste et d’un enrichissement qualitatif. Des outils communs d’intelligence artificielle pourront vous aider à résumer les réponses aux questions ouvertes.
• Éviter toute formulation susceptible d’orienter ou de biaiser les réponses, en choisissant des termes neutres et précis.

3. Pré-tester et ajuster au besoin

Un sondage n’est jamais parfait dès le premier jet. La phase de pré-test, réalisée auprès d’un petit échantillon, permet d’identifier les points d’ombre et d’ajuster le contenu. Ce temps d’essai est utile pour vérifier la clarté des questions, la fluidité du parcours et la durée du questionnaire, afin d’éviter que les répondants ne se sentent découragés. L’ampleur de cette phase dépendra généralement de celle du sondage lui-même. À la rigueur, on pourra se satisfaire de faire relire le questionnaire par quelques personnes de notre entourage, dans le cas d’un sondage maison, par exemple.

4. Optimiser la diffusion et l’engagement

La réussite de votre sondage repose également sur une stratégie de diffusion bien pensée:

• Choisissez le canal le plus adapté à vos publics cibles.
• Planifiez quelques rappels, si le mode de diffusion choisi s’y prête, sans être trop insistant, pour maximiser le taux de réponse.
• Assurez-vous de garantir l’anonymat et la confidentialité des réponses, un gage de sincérité et de transparence qui encouragera la participation.

Outils et solutions pour créer vos propres sondages

Pour les OBNL souhaitant gérer leur enquête à l’interne, plusieurs outils tout à fait abordables — voire gratuits — existent. Voici quelques options populaires, simples et efficaces:

• Google Forms
  Gratuit et intuitif, il s’intègre facilement avec Google Sheets pour une analyse rapide des données. Idéal pour des enquêtes courtes ou pour un usage interne. Gratuit avec la suite Google Workspace.
• SurveyMonkey
  Proposant des fonctionnalités avancées de personnalisation et d’analyse, il se prête bien aux projets plus structurés. La version gratuite offre cependant des capacités plus limitées, bien que suffisantes dans bien des cas.
• Typeform
  Réputé pour son interface moderne et interactive, Typeform offre une expérience utilisateur ludique qui peut réellement dynamiser le taux de participation.
• LimeSurvey
  En tant que solution open-source, LimeSurvey offre une flexibilité maximale pour les enquêtes complexes et personnalisées. Un choix judicieux pour ceux qui souhaitent garder un contrôle total sur leurs données. La version payante est très abordable.
• Zoho Survey
  Cet outil s’intègre parfaitement avec l’écosystème Zoho et propose des fonctionnalités de reporting avancées, facilitant l’analyse et la présentation des résultats.

En bout de ligne, choisissez un outil en fonction de vos objectifs, du niveau de personnalisation recherché et des ressources que vous souhaitez y mettre. Comme toutes ces solutions offrent des essais ou des versions gratuites, n’hésitez pas à en tester plusieurs pour trouver celle qui correspond le mieux à vos besoins.

Quelques obstacles, et comment les éviter

Si les sondages sont d’une valeur inestimable, ils ne sont pas sans défauts pour autant. Pour les limiter, il est nécessaire de connaître les principaux écueils, et ainsi mieux les contourner.

Combattre le biais de réponse
Les répondants peuvent parfois répondre ce qu’ils pensent qu’on veut entendre plutôt que leur véritable opinion. Pour limiter ce phénomène:

• Assurez une totale confidentialité des réponses.
• Formulez des questions neutres et équilibrées, qui ne laissent pas croire qu’une réponse est préférable à une autre.
• Intégrez des mécanismes de contrôle afin d’identifier les incohérences potentielles, comme poser la même question deux fois, en reformulant légèrement.

Avoir un échantillon représentatif
L’une des principales difficultés réside dans la constitution d’un échantillon qui reflète fidèlement la population que vous voulez sonder. Pour pallier ce problème:

• Diversifiez les canaux de diffusion afin de toucher un maximum de profils.
• Utilisez des méthodes de pondération pour ajuster les résultats selon les caractéristiques démographiques.
• Définissez des critères d’inclusion clairs dès le départ pour mieux cibler votre population, et posez des questions de validation, qui termineront immédiatement le sondage si la personne ne répond pas aux critères définis.

Simplifier l’interprétation des données
L’analyse des réponses, surtout lorsqu’elles incluent des données qualitatives, peut parfois sembler un casse-tête. Pour faciliter cette étape:

• Exploitez des outils de visualisation modernes (comme Google Data Studio ou Excel) pour transformer les chiffres en graphiques parlants.
• Collaborez avec des experts en analyse ou des statisticiens pour interpréter les résultats de manière pertinente.
• Segmentez les données en fonction de critères spécifiques (âge, localisation, etc.) afin de mettre en lumière des tendances particulières.

Apprendre des sondages
Au-delà des principes théoriques, de nombreuses organisations exploitent les sondages pour transformer leurs approches et dynamiser leurs actions. Qu’il s’agisse de mesurer la satisfaction des bénéficiaires ou de mesurer l’efficacité d’une campagne, les enquêtes sont devenues un véritable moteur d’innovation dans le secteur non lucratif.

De la compréhension fine du public à l’évaluation des actions, en passant par l’anticipation des tendances futures, chaque étape de la conception et de la diffusion d’un sondage doit être réfléchie avec soin — mais le jeu en vaut la chandelle, tant il peut renforcer la capacité d’un OBNL à accomplir sa mission.